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1er mai : l’art s’invite dans la rue

Ce premier mai 2015, ils étaient une vingtaine de jongleurs, musiciens, poètes, peintres, slameurs et bonimenteurs à occuper l’espace de la rue Vinâve D’île à quelques pas de la place Saint-Paul où se déroulait la classique fête du travail organisée par la FGTB. Ils entendaient protester de la sorte aux règlements communaux interdisant l’art de rue et réaffirmer que le premier mai est une journée de lutte et non de fête.

Dans une ambiance bon enfant, ce vendredi a été le spectacle de musiciens, jongleurs, poètes qui se sont appropriés le temps d’une après-midi l’espace public. Accostant les passants, en leur proposant rire, couleurs et un bout de gâteau, ils voulaient de la sorte sensibiliser l’opinion publique à la réalité de leur métier qui se confronte souvent aux forces de l’ordre. A Liège, une procédure administrative longue et rigoureuse est nécessaire à qui veut partager son art dans la rue. Pour être artiste de rue à Liège et éviter l’arrestation par la police, il faut un extrait de casier judiciaire et passer devant un comité composé d’un policier, d’un commerçant et d’un artiste. Bien que peu se voit refuser cette autorisation, la procédure longue de 3 mois paraît absurde aux artistes dont le travail est souvent fait de voyages et d’itinérances.

Ils entendaient également rappeler de la sorte que le premier mai est une journée de lutte et non une fête du travail qui pour eux est souvent bien précaire. Ainsi, le passant pouvait imprimer sur son t-shirt « la fête du travail nuit gravement aux luttes des travailleurs(euses) ». L’art de rue, s’il est don de soi, est aussi un moyen de gagner un peu sa vie en cette période de crise : « les ASBL n’ont plus de sous pour payer des formateurs aux jeux de scène et les exclusions du chômage font de l’art de rue un moyen de s’en sortir quand on a plus droit à rien. » (Jean, metteur en scène)

L’initiative a été bien accueillie par les passants. « Je ne savais pas qu’il fallait une autorisation pour être artiste de rue à Liège. Je trouve ça dommage, je ne veux pas d’une ville avec juste des commerces et des combis » explique une amie des artistes de rue.

La police n’est pas intervenue. Ils promettent d’autres action à venir.

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